Electrification de mon VTC

Après 8 ans de bons et loyaux services, j'ai décidé d'électrifier mon fidèle VTC (Trek 7.3fx). Initialement acheté pour le vélotaf et quelques randos cyclo en 2016, j'ai fait plus de 13000 km avec à Toulouse.

Voilà un article pour expliquer un peu pourquoi et comment ce petit bricolage s'est passé !

Motivation

Il y a quelques mois, j'ai déménagé à 1 h de Toulouse (et donc de mon travail) et maintenant quand je vélotaf, ce n'est plus pour faire "simplement" 10 km, mais plutôt 20 km bien vallonnés avec du TER au milieu. Grâce au télétravail, ce n'est qu'un ou deux jours par semaine, mais c'était relativement fatigant. J'ai donc rapidement réfléchi à la meilleure façon d'améliorer tout ça :

• Acheter une seconde voiture → non merci, c'est cher, pas écolo, vraiment overkill pour la situation.
• Acheter une trottinette électrique → super pour le train et pour la partie de trajet à Toulouse, mais trop dangereux pour le trajet sur petite route de campagne vallonnée.
• Acheter un VAE pliable → c'était ma première idée, allier le confort de l'assistance électrique avec la praticité pour le train d'un vélo pliable. J'ai longtemps pensé jeter mon dévolu (et mes économies) sur le eovolt Afternoon PRO mais finalement, au-delà de son prix, je l'ai trouvé trop lourd et encombrant, ce qui annulait un peu l'intérêt. Après beaucoup de recherches, je me suis rendu à l'évidence : je cherchais un mouton à 5 pattes. Je voulais un vélo compact pour le train, mais pas avec des trop petites roues pour rester roulant sur ma route de campagne.
• Acheter un VAE "classique" (genre un gravel) → j'en ai trouvé de très chouettes, mais aussi très cher, et dans le train les vélos sont souvent "empilés" les uns contre les autres, et donc avoir un vélo à plusieurs milliers d'euros malmené ainsi, ça ne me plaisait pas trop.
• Electrifier mon vélo → j'ai mis longtemps à penser à cette idée, mais finalement je l'ai choisi car c'est économique (notamment car je pouvais le faire moi-même) et écologique car ça me permettait de continuer à utiliser mon vélo.

J'ai choisi la sécurité en cherchant un kit français et j'ai donc surtout regardé Syklo et Virvolt (il y a aussi Ozo, mais j'ai moins creusé). Je me suis documenté, et j'ai compris que le mieux serait un moteur dans le pédalier.

En parlant de sécurité, j'ai aussi choisi de rester dans la légalité avec un moteur de 250 W (au-delà, ça peut être légal mais ce n'est plus un vélo, et il faut donc une assurance, un casque intégral, une plaque d'immatriculation).

Finalement, j'ai choisi chez Syklo le kit TSDZ2B !

Montage

Je ne suis pas un très grand bricoleur, mais j'ai l'habitude de faire l'entretien de mon vélo depuis le début, et je suis plutôt bien équipé en outillage. J'ai même un pied d'atelier, certainement ma meilleure acquisition !

Préparation du vélo

Avant de commencer à monter le moteur à proprement parler, il faut enlever tout ce qui ne va plus être utile : les pédales, les manivelles, les plateaux (et le dérailleur avant) et l'axe de pédalier. Avec les bons outils, rien de bien compliqué.

Sauf qu'il y a quelques années, j'avais voulu démonter mon pédalier pour le nettoyer, et en utilisant le bien nommé "arrache manivelle", j'avais utilisé le mauvais embout, forcé comme une brute (merci à l'ami qui était venu à ma rescousse pour forcer à 2) et donc arraché le filetage de la manivelle et écrasé l'aluminium de la manivelle contre l'axe du pédalier.

J'ai donc passé une poignée d'heures à galérer, à tenter plusieurs méthodes : des plus délicates aux plus violentes. J'ai d'ailleurs découvert le super Wiki Wiklou dédié au vélo qui possède une page très fournie sur l'extraction de manivelle.

Au final, c'est la disqueuse et le pied de biche qui auront eu gain de cause.

La manivelle est foutue, mais le boulot est fait et je n'ai pas abîmé le cadre, ce qui était le plus important.

Montage du moteur

La documentation fournie par Syklo est plutôt claire et donc j'étais serein. J'ai juste eu une petite frayeur en constatant que je n'arrivais pas à enfiler le moteur dans l'axe du pédalier, à quelques millimètres près.

J'ai contacté le support de Syklo qui m'a très rapidement répondu que je pouvais démonter le cache du moteur pour l'enfiler, puis le remettre de l'autre côté du cadre.

Après c'est vraiment pas compliqué, y'a la batterie à installer sur le support du porte-gourde, l'écran à installer sur le guidon, et le capteur de vitesse à installer sur la roue arrière. Trois câbles à brancher et c'est parti !

Les câbles, c'est un peu un point faible d'un vélo électrifié par rapport à un VAE de base : ils restent assez visibles et ne sont pas faciles à bien ranger. Je pense que j'améliorerai ça plus tard.

J'en ai profité pour changer ma chaîne (qui est plus mise à contribution avec le moteur) et la cassette.

Premières impressions

C'est super agréable, notamment dans les côtes ou face au vent. Mes temps de parcours sont légèrement plus rapides, sauf le segment avec beaucoup de dénivelé positif qui est beaucoup plus rapide, et surtout moins fatigant !

Le surpoids du vélo n'est pas un problème dans les gares et dans le train et comme je me fatigue moins, je gagne du temps en arrivant au bureau le matin, car je n'ai plus besoin de me doucher.